Paris, 20 octobre 2022 – Le salon Equip Auto 2022, au parc des expositions de la Porte de Versailles, est en pleine effervescence. Parmi les stands dédiés aux technologies d’atelier et aux services pour l’automobile, Nathalie Leroy, journaliste pour Auto Pro Magazine, rencontre Armand Lospied. L’actualité est marquante : il vient d’obtenir l’inscription de la première certification RS dédiée au detailing automobile, une reconnaissance majeure pour cette discipline. L’ambiance est enthousiaste sur le stand où se déroule l’interview, encore décoré des affiches célébrant cette avancée historique pour la structuration du métier.
Interview LOSPIED Armand - Salon Equip Auto 2022
Nathalie Leroy : Armand, tout d’abord, félicitations ! Votre programme de formation en esthétique automobile vient d’obtenir une certification RS. Pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers avec ce processus, pouvez-vous expliquer ce que cela signifie concrètement ?
Armand Lospied : Merci Nathalie ! La certification RS, pour Répertoire Spécifique, est une reconnaissance officielle délivrée par France Compétences, l’organisme qui encadre les certifications professionnelles en France. Cela signifie que notre programme de formation au detailing automobile a été évalué et validé selon des critères de qualité rigoureux, et qu’il est désormais reconnu officiellement au niveau national.
Pour les professionnels qui suivent cette formation, cela représente une immense avancée : ils peuvent désormais obtenir un certificat validé par l’État, leur permettant de faire valoir leurs compétences auprès des employeurs, des assurances et même d’accéder à des financements comme Pôle Emploi ou les OPCO. Cette certification donne une légitimité à tout un secteur qui en manquait jusqu’ici.
Nathalie Leroy : C’est une avancée majeure pour la profession. Qu’est-ce qui vous a poussé à viser cette reconnaissance officielle ?
Armand Lospied : Dès que j’ai commencé à structurer des formations en detailing, j’ai vu les limites d’un secteur non reconnu. De nombreux professionnels talentueux rencontraient des difficultés pour faire valoir leurs compétences, et l’absence de certification les empêchait d’obtenir des financements ou d’être pris au sérieux par les grandes enseignes.
Je me suis donc fixé un objectif clair : professionnaliser le detailing en lui donnant une reconnaissance officielle. Cela a été un long processus, car il a fallu structurer les compétences, définir un référentiel précis et prouver la pertinence économique du métier. Mais je crois profondément que cette reconnaissance était indispensable pour faire avancer toute une filière.
Nathalie Leroy : Justement, obtenir une certification RS est un parcours exigeant. Pouvez-vous nous expliquer comment cela s’est déroulé ?
Armand Lospied : C’était un processus rigoureux et détaillé, qui a pris près d’un an. Pour obtenir cette certification, nous avons dû :
- Définir un référentiel précis, décrivant toutes les compétences essentielles au detailing : préparation des surfaces, techniques de polissage, application de protections, gestion d’un centre de detailing…
- Justifier l’employabilité du métier en prouvant qu’il répond à un besoin réel sur le marché.
- Faire valider notre dossier par un jury d’experts de France Compétences, qui a analysé nos méthodes pédagogiques, l’équipement de nos centres et la qualité de nos formateurs.
Nous avons également reçu des lettres de soutien de professionnels du secteur, prouvant que les entreprises recherchent activement des detailers qualifiés. Finalement, après plusieurs audits et ajustements, nous avons obtenu la validation officielle. Ce fut un moment fort, car nous avons ouvert une porte pour toute une profession.
Nathalie Leroy : Quelle a été la réaction des professionnels du secteur à l’annonce de cette certification ?
Armand Lospied : Très enthousiaste, bien au-delà de ce que j’imaginais ! Beaucoup de professionnels, y compris des concessionnaires, des centres de lavage et des ateliers de préparation, sont venus nous voir pour féliciter cette avancée. Certains m’ont même dit : « Enfin une reconnaissance pour le detailing, on attendait ça depuis des années ! »
Ce qui est intéressant, c’est que cela dépasse le cadre du detailing pur. Les fournisseurs de produits, les distributeurs d’outils spécialisés et même des centres de formation automobile plus généralistes ont compris que cette certification fixe un standard de qualité pour tout le secteur.
Et bien sûr, pour les professionnels en reconversion ou en recherche de formation, cette certification rassure et ouvre des perspectives : ils savent désormais que leur apprentissage est reconnu et valorisable sur le marché de l’emploi.
Nathalie Leroy : Concrètement, qu’est-ce que cela change pour vous en tant qu’architecte de cette formation ?
Armand Lospied : Cela implique une responsabilité accrue. Obtenir une certification RS, ce n’est pas une fin en soi, c’est un engagement sur le long terme.
Chaque année, nous devons prouver que nos méthodes pédagogiques restent pertinentes, que nos stagiaires trouvent du travail et que nos formations répondent toujours aux besoins du marché. C’est un processus d’amélioration continue qui nous pousse à toujours élever le niveau.
De plus, cette reconnaissance ouvre des portes institutionnelles. Avant, ce métier était vu comme une spécialisation de passionnés ; maintenant, il est structuré comme un véritable parcours professionnel.
Nathalie Leroy : Pensez-vous que cette initiative va encourager d’autres secteurs de l’automobile à viser une certification RS ?
Armand Lospied : Je l’espère sincèrement. Le detailing a ouvert une brèche, et d’autres spécialités pourraient suivre. J’ai déjà des discussions avec des experts en restauration de véhicules anciens, en covering, en application de films PPF… Ils comprennent l’intérêt d’avoir une reconnaissance officielle.
Pourquoi ne pas imaginer un jour une certification RNCP pour le detailing ou l’esthétique automobile ? Ce serait une suite logique pour intégrer pleinement ces métiers dans la filière automobile et offrir encore plus de débouchés aux professionnels.
L’important, c’est de continuer à structurer et professionnaliser le secteur, et je suis ravi de voir que cette dynamique commence à prendre forme.
Nathalie Leroy : Merci Armand pour cet échange. Cette certification marque un tournant pour votre secteur et pourrait inspirer d’autres initiatives similaires. Bonne continuation !
Armand Lospied : Merci à vous ! Structurer un métier, c’est lui donner un avenir solide, et c’est exactement ce que nous avons commencé à bâtir. À bientôt !